Durant ses
premières années d’artiste-peintre en Tunisie (sa première exposition y date de
1988), c’est sur le mode très académique qu’Olga Malakhova déclina ses talents. Puis
est venu le temps de ses propres tableaux, ceux plus personnels, plus
fantaisistes, plus émouvants aussi, plus attachants finalement, ceux de sa
propre création et surtout re-création, ceux d’une authentique facture et
signature désormais reconnaissable entre toutes. Pour cela, Olga Malakhova
travailla sur la mémoire. La sienne, sur sa vie personnelle si riche de
découvertes, d’affects, d’initiations, d’enthousiasmes, de déceptions, de coups
de cœur, de sentiments confus et de lumineuses joies. Sur la mémoire de sa
terre natale à Tallin (Estonie) et des froides rives de la Baltique, des fascinantes
munificences de St Petersbourg, des incontournables icônes orthodoxes, des
fabuleux auteurs russes des XIXe et XXe siècles qui révélèrent si bien
l’âme slave : Pouchkine, Gogol, Tolstoï, Dostoïevski, Tchekhov, Tsvetaïeva et
Boulgakov… Et sur la mémoire encore à
l’étude de sa merveilleuse patrie d’adoption, la volubile Tunisie vécue du Sud
au Nord, de Gafsa à Sidi Bou Saïd, de la terre Amazigh et de l’antique Carthage
aux contes des fdaouis et patios des beldis. C’est tout ce patrimoine mêlé et
accepté qui nourrit l’effervescente créativité actuelle d’Olga Malakhova, le
récit tout en couleurs vives et diversité d’une émancipation partagée, d’un
nouvel éveil, d’un fol envol vers d’autres horizons.
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