LES SECRETS DE SIDI BOU SAÏD

Sidi Bou Saïd, sa colline, ses sources, son phare, ses aloès, bougainvilliers, ses fleurs de lys et fleurs d'oubli, ses poètes, peintres, musiciens et walis, bien des humbles visiteurs et pèlerins y ont déjà grimpé. Village de villégiature, sommet de spiritualité, façades blanches et bleus moucharabieh, korsi essolha, kawa al-alya et zaouia en haut des pavés, taverne pieuse pour moines soldats et confréries d’initiés, s'y restaurer un moment, une éternité. Comme une fuite en avant, un refuge, évasion de tout, offrir un second souffle à nos cœurs et gorges asséchés. Puis se plonger l'esprit dans de douloureux combats, veillées d'âmes nourries de thés, sourates et chichas. Volutes ensorcelantes des musiques extatiques, maalouf et chants soufis, scansions célestes et fumées enchanteresses. Pauvres suppliants sollicitant avec maladresse, mais respect, le secours bienveillant des marabouts, des  saints, ou les contes exaltés des fdaouis. Cette chère montagne sacrée, antique sanctuaire, laisse oeuvrer l'imaginaire, laisse vivre les secrets, les protège même. Permet ainsi d'honorer au mieux sa propre histoire, sa légende mystique, sa permanence, son immortalité. Sa mémoire.

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