LE GRAND DEHORS

Partir pour l’Ailleurs. Le grand Dehors. Voyage comme esthétique. Terre pour palimpseste. Elire l’horizon pour destination. Sur toutes les routes, toutes les contrées. Explorer, rêver. Franchir montagnes et rivières. Sillonner mers et continents. Vivre l’authentique, le vrai. Accepter les risques. Violents poisons du dépaysement. Demander à son corps l’au-delà des limites. Obtenir de lui sueur, larmes et sang. Chair ankylosée, esprit halluciné. Aller au-devant du néant et le remplir. D’un puits, une rencontre, un espoir. Affirmer les souffrances les plus rudes. Nourriture sommaire, manque de sommeil. Patauger dans les fondrières et cracher ses poumons. Crasse, saleté, poussière. Engager son existence aux folles lisières du danger. Pour s’aguerrir, se fortifier. Se savoir et sentir plus finement. Jusqu’au bord du tombeau, il s’agit de vouloir encore et toujours la force, la vie. Ivresse de derviche. Le mouvement.

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