Souvent j’ai vu son regard émotif tout entier tourné vers l’horizon. Deux yeux vaporeux plongés dans de permissives évasions. Appel lointain et puissant des océans, femme libre et irréductible,elle ressent aussi celui infini des hauts univers et stratosphères. Soucieux efforts, douanes ascètes et saines fictions, l’angélique Lella souhaite se réfugier dans un songe aussi éblouissant et illuminé que l’est la voûte azurée.Sur l’eau, revenir et s’immerger, nager de nouveau, idéaliste et nostalgique d’une vie prénatale et aquatique, voguer son âme dans des embruns en flamme,présente et absente, rien aujourd’ hui plus que le flou, fleuves d’eaux et de boues, silences et non-dits, ne la séduit. D’instinct, distingué destin,pressentant que rien n’est certain ni durable, déroute évitable et refus de penser et spéculer au lendemain, svelte sirène, ondine échouée sur les rivages et berges sablées et iodées de la vie, la belle princesse imagine un bonheur de perfection et harmonie. Astres scintillants, pure beauté, les reflets vifs et pétillants de ses yeux de miel intriguent. Loin de la médiocrité du bourbier quotidien, fade tiédeur et moiteur des sentiments, aérienne aisance en son élément, elle ondule et louvoie en ses intimes univers. Sous son regard secret,jouissive emprise, Lella, déesse orientale nimbée de nard et jasmin, et des épicés fantasmes de son pétillant imaginaire, fait fondre et liquéfier ses maladroits et aux abois soupirants. Insaisissable femme, belle que jamais nul ne possède, fuite et esquive, poésie du rêve, ma muse bohème file et à jamais m’obsède.
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