COMME UN ZOMBIE

A travers l’air atone. Pareil à la feuille morte. Tu te plais à suivre un chemin effacé. Parmi les marbres ne laissant qu’une ombre sur cette terre ingrate. Sous un dais de spectres tout empourprés. Cendres sous les sourcils. Tu visites d’une façon solennelle et mystique tes compagnons d’infortune. Vidanges des franges du temps. Le vent qui se déchire et se démembre. Celui des peurs et des déroutes. En souffles lourds le vent glacial a sculpté ton crâne. Sous les soleils mouillés de l’automne. Violentes marées où les morts ont passés. Un cœur écorché tôt ou tard déballe ses déboires. Pas de suaire en toile bise. Ni linceul ni chemise. Nu, tout nu. Comme les loques d’une viande pendue au clou. Au fond d’un trou tu te laisses aller. Les forêts de sapin ferment l’horizon. Les nuages d’un ciel noir s’accrochent à leurs cimes. Comme un zombie à l’heure du crime. Ton âme d’une éternelle insomnie se ruine. Mélancolie ou froideur de saison. Jamais nul ne connaît remède à ce poison.

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