Elyssa, voici ton enfant !

Elyssa, voici l'héritière, l'espérance. Fille née de ta noble lignée de reines mères. Honneur et vigueur de ton âme immortelle fière. Vierge oracle. La promesse de te la révéler enfin tenue. Sur ta tombe, près du Temple et du Palais. Entre les acanthe et caroubiers. Débris de marbre et mosaïques. Murmures de lointains prestiges passés. La Punique antique est revenue. Acceptation et pardon réalisés. Malédiction levée. Expiation accomplie des fureurs, passions et crimes jusque là niés et refoulés. Ces amas de décombres humaines noircis par le funèbre bûcher et ses flammes assassines. La reconquête du plus grand peuple civilisateur, sa prospérité, sa splendeur, renaît. Aussi je t'en prie, vénérable Elyssa, offre ta bénédiction, vertus et piétés sur sa maison. Carthage, ici où maintes fois les empires et envahisseurs sont passées. Leurs bateaux naviguant loin et loin, toujours sur des cartes inversées. Pourtant la terre, pierre, l'arbre et le sang toujours restèrent au plus près de toi. Juste transmission du royal testament de rédemption. Notre unique nation. Patrie jamais périssant. Alliance préservé des liens affectifs et vérités. Vient enfin la récompense et clé à ton sacrifice. Une femme nouvelle pour une ville nouvelle. Son rayonnant sourire bientôt illuminant des milliers d'autres enfants. Plaines fertiles de tout un continent. Fluide azur, fontaines désaltérantes, fraîcheur et verdure de tes limpides matins. Brillant soleil en abondance. L'aloès et l'onde pure de tes rivages l'enrichiront autrement plus que tout Saba et son encens, or de Guinée, gloire illusoire d'Arabie, fortunes d'artifices et faux semblants des couronnes d'occident. Elyssa, repose enfin en paix. L'épreuve tragique du feu est terminée. 




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