Mozart, encore jeune mais déjà devenu un être las et éprouvé, âme hantée par d'obscures aspirations, nous offre là sa vibrante supplique pour l'immortalité. Prière ultime, intime, pour le repos éternel et la paix intérieure, extérieure. Plainte funèbre hiératique, fervente, puissante, oeuvre sacrée sur laquelle les cordes elle-même sanglotent et s'amendent. Évocation rude du désarroi humain le plus profond, de l'allégresse du divin la plus haute. Réparant, le temps de cet inachevé Requiem, les pertes de contrôle de nos corps, les mutineries de l'esprit. Nos fautes jusque là inachetées, sans confession et impardonnées. Affrontement jusqu'aux larmes entre foi et consternation. Quête déchirée entre clémence et sévérité. Comme une lampe incandescente répandant avec fureur toute sa lumière à la chambre noire. Le vide y éclate en plénitude. L'absence en présence réelle. La souffrance en jouissance. La mortification en délices. Et le néant en extases infinies. Par un examen de conscience permanent, être prêt à chaque instant à rendre l'âme, à chaque instant à rendre compte de ses actes. Effroyable et bouleversante réflexion sur la mort et rédemption, cette clé de vie en musique révèle notre vraie félicité.
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