Une vie à la périphérie. Bordure, frange. Marge de la réussite. A l'écart des foules, l'à-côté. Loin des standards de la normalité. Une vie remplie d'inachevés. Inabouties et imparfaits. Des exclus volontaires et fiers de l'être. Écrivains, musiciens, peintres, comédiens. Esprits libres, artistes, excentriques. De ceux qui ne vont pas en groupe, en société. Leur leitmotiv ? Libérer la vie, les individus. S'enivrer de jazz, rires et poésie. Et d'autres excès aussi. Rompre ses attaches, prendre la route. Mœurs, goûts, habitude. Origines, perspectives. Sublimer ce à quoi s'identifier, jeter le reste. Nomades et sédentaires à la fois. Vagabonds grisés gravitant d'une enclave bohémienne à l'autre. De concerts en festins nus. Tous croyant fort faire de leur existence une oeuvre d'art. Non par choix esthétique de la fuite, insouciance et quête d'idéal. Ni par subversion gratuite. Mais, vitale nécessité, ça ou l’hôpital psychiatrique, pour quitter la grande ville et le conformisme des vies toutes écrites. Ses frustrations et ennuis. Dédaigner l'hyperactivité qui tourne à vide, en rond. Jusqu'à entraîner tout son amas d'âmes par le fond. Alors, le temps d'une soirée, d'une virée. S'inventer sa propre histoire, légende, odyssée. Cultiver son goût décalé pour la vie authentique retrouvée. Ne pas se laisser enfermer dans une vie trop étriquée. Privilège des esprits forts, fous, l'indépendance véritable est le fruit du tout petit nombre. Et au sein de cette minorité, cette tribu de déclassés, le destin de chacun est encore de vivre à part. Sans attendre qu'un autre dise quoi dire, faire ou penser. Au bal des clochards célestes, chercher seulement le chemin qui mène à la rencontre du monde et des autres. Et de soi-même.
Commentaires
Enregistrer un commentaire