A
l’écart du toc, tic et tac des tables. Yeux affables et bocks qui
s’entrechoquent. Là où les uns, les autres, serviles apôtres, boivent et se
noient. Epaves imbues d’abus. Caniveaux d’idiomes, items et mots idiots. Elle,
danseuse inspirée. Gravitée aspirée. Mieux qu’un ange. Gambadage étrange sur
une mer de nuages azurés. Chérubin immaculé. Elle survole et, lisse surface,
surclasse la piste. Palais nacré de ses entrechats artistes. Sauts zélés sur
sol satiné. Elégance et excellence. Allure racée. En éclairs virtuoses. Glisse
équilibrée. Altière altesse. Elle ose, maintient expert, déballer l’extrême
dextérité de ses pieds. Des ballets élaborés. Vertiges et voltiges. Chorégraphies
rythmées d’humeurs exaltées. Pure volupté. Harmonie en liesse et ivresse de
gestes célestes et parfaits. Ballet de feu. Ballet de flammes. Noces calcinées
nées des cendres du bûcher de l’âge tendre. La fière femme, suave dame, guinche
son cœur au chœur chaud des enfers. Mais elle, belle, la fièvre l’indiffère. Car
elle, elle est l’Ether ! A l’écart courtois du cuivre du comptoir. Yeux
envieux et sourires illusoires. Là où piètres pantins dérisoires, jaloux et
jalouses toujours jouent les outragés. Vomissures et excréments soulagés. Vidanges
des effarouchés. Elle, sveltesse épurée. Souplesse et volupté. Apesanteur
astrale recrée. D’une insolente et subversive sérénité se lance. Sylphide
élancée. Sur le sûr parquet, chrysalide de la beauté étoilée où, citadelle
incendiée, son firmament s’illumine. Météore ultime. Espaces infinis et
inaltérés étendues. Splendeur absolu des aurores intimes. Lors, balade
enchantée. Aurifères instants sacrés. Louanges argentées. Quoi de plus fort
encore que deux corps qui sans cesse s’enlacent et s’adorent sous la grâce
extrême d’un même accord. Magie et alchimie de la danse. Orgie, transe et jouissance
de l’insouciance. Ballet de fou, ballet de l’âme. Célébrations crânes de
charmes et, hypnoses osées, issues, éloges hantées, des ardents charbons,
brûlants tisons du brasier des incandescentes pulsions. Envoûtantes
incantations. La suave dame. Fière femme. Balance sa chair au cher jeu des
enchères. Mais elle, belle. La flambée l’indiffère. Car elle, elle est
Cythère ! Las, las de trop de regards qui passent, trépassent et
outrepassent. Las, hélas, de tous ces furtifs et futiles chahuts. Instincts fautifs,
infantiles et imbus. Esprits malins, malsains et complices. Et, maladive malice.
Malgré l’assistance fruste et assassine. Rustre affluence nocive. Feinte et
abusive. Salutairement elle aspire à une plus juste estime de ses élans intimes.
Reconnaissances rassurante et jouissive justice pour, rente à risque, avant
l’Olympe, avant l’abîme, son ultime sente, extase inspirée qui, mystique
musique, chemine psyché vers d’impossibles sommets. Indicibles cimes. Vivre et
laisser vivre. Mieux que survivre. Philosophie de la vie qui enivre. C’est sans
camoufler ni dissimuler plus encore les impulsions, les ressorts. Secousses et
hardiesses des émotions. Lascives sensations. Qu’elle, madone illuminée. Abandonne,
ensorcelée, les détours de son corps aux exquis excès du sort. Amoureuses
évasions. Sinueuses tentations. Les mains courent, caressent. Tendresse et
allégresse. Suaves virades sur les douces courbes des seins et fesses. Délicats
desseins. Mûre aventure autour des érotiques contours du visage et des hanches.
Destin d’orage des sens. Atouts en liesse. Jusqu’à enfin, haleine hallucinée,
faire valser les masques de l’inexprimée. Déliquescentes prestations costumées.
Façades et maquillages des karmas naufragés. A l’écart de l’arrogante parade
des apparences partagées. Fades avantages face à la glace lisse. Supplice
reflétant longtemps l’éternité. Miroir sans tain et sans traces des vanités. Elle,
cavalière privilégiée. Sans indécence ni outrecuidance. Subtilement sait
savourer en ses heures propices les rapides et onctueux délices des plus
déments de ses jours. Ephémères séjours de la sagesse, de la folie. Où, vertu
et providence, l’Astrée affranchie, temps abolie, ses élèves les plus douées.
Achèvement glorieux de la fatalité. Mieux que les hommes, mâles hormones. Aux
êtres enthousiastes et auréolés de sentiments enjoués. Désirs déguisés. Les
dieux savent savamment pardonner. Sur la terrestre scène, vaste espace. Théâtre
et arène de ses fastes et de ses peines. Si nulle autre qu’elle, élue enchantée
vêtue de blanc, ne virevolte aussi lestement et aisément, c’est justement parce
qu’elle, agile étincelle, précieuses ailes. Plumes de velours et rémiges
veloutés. Possède sous ses soyeux souliers. De divins escarpins qui, rédemption
accordée, de la poussière à la lumière, à jamais vont l’élever.
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