FADO EN DO MAJEUR

A force de balancer ses belles hanches blanches sur les rythmes tragiques d’un ballet nostalgique. Poison mélodique. Et, avec grâce et élégance, de pleurer et gémir sa transe pathétique. Emotion mélancolique. L’étoile séraphique s’est lassée. Epuisée de tant d’amants frustrants et amours inachevés. Blasée de ses nuits de vents et fièvres falsifiées. Bûcher des voluptés. Cris et peines. Faiblesses et détresses de la musique humaine. Soucieux silences. Sous d’autres cieux, autres yeux. Ange fragile. Seule et aérienne. S’en est allée. Congé prolongé. Laissant là, derrière elle. Une scène orpheline de sa féline beauté. Fille esseulée. Si isolée. Dans ses songes suavement interprétés. Autant d’alarmes et mensonges à rallonge. Larmes dissimulées. Fatale langueur des âmes damnées. Bal au palais du condamné. Fantaisie calcinée des sentiments embrasés. En elle, létale étincelle. Et en do majeur. Le ballet fébrile habille de ses habiles vrilles, spirales pour quelques heures, aparté, quelques heures seulement, les heurts nombreux des instincts contrariés. Apesanteur tourmenté du ballet des destins braisés. Brunis et cramés. A l’instant final du récital. Artiste pâle et fatiguée. Muse sacrifiée. Rideaux et paupières baissées. L’astrale ballerine. Divine diva. Refuse une fois de plus. Une fois encore. De voir, à mort, son cœur et son corps valser au gré violeur des violons de velours. Chagrinale chaleur mâle. Jouant la même létale partition depuis toujours. Alors, allure sans mesure. D’un sourd coup de lame. L’arme des fous. Puisque ici, souillure, démence et démesure, l’amour aussi est folie. Elle, sage et sans rage, envoie, envol lacrymal, son âme, otage abyssal, à jamais se déshabiller, effeuillage éventé, éventré dans les vastes vestiaires célestes de l’éternité. Funeste éclair et sanglante sévérité. Ether promis. Gage assuré après fadaises et malaises pour la danseuse passionnée. Pulsionnelle autorité.

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