Des cryptes poussiéreuses de Transylvanie aux cimetières grisâtres des Carpates. Des lagons les plus opaques aux morgues clandestines. Atmosphère menaçante et terrifiante. La rumeur s’est faite de plus en plus insistante. Hors de leurs suffocants sarcophages les momies maudites s’agitèrent. D’un air somnambule, monstres et créatures de la nuit affichèrent une décadente allégeance. Débauches outrées. Dans la colère et les ivresses pénitentes. Suppôts et incubes redoublèrent d’activité et cruauté. Soudain, dans le jardin de nos limbes. Sous le scintillement des nimbes. Tout se tait. A l’heure fugitive où blanchit la brume froide. A l’heure hargneuse où les bandes de démons noirs arpentent les rues obscures pour y perpétrer meurtres et larcins. Parmi les stryges et succubes enchevêtrés. Une ombre lascive se glisse silencieusement sous les voûtes obscures des initiés. Avec une délicatesse accomplie, des jambes gracieuses se posent suavement sur le sol. Une crête roide, crinière de jais, se tend vers le ciel. La caverneuse lumière vient jouer amoureusement sur son visage opale et fièvre. Ses yeux ourlés de khôl et paupières fardées de pourpre trahissent son tempérament enflammé. L’ange passe. Aucun doute, autant de signes ne trompent pas. La magie noire opère de nouveau comme aux plus beaux jours : Lilith est de retour !
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